terrain

« Je veux fonder un espace vert chorégraphique. Un terrain de danse. Un projet d’architecture humaine, où les corps en mouvement forment l’architecture visible et mobile d’une institution nouvelle.

La ville contemporaine est face à des défis multiples, climatiques, sociétaux, urbanistiques, esthétiques… [terrain] investit dans les actes des humains, dans leur mouvement, dans leurs gestes éphémères. [terrain] serait une institution-geste, une institution tenue par le mouvement. Un « dance-ground ».
Il faut imaginer une sorte de centre chorégraphique national sans mur, vert, ouvert et expérimental. Les publics et les artistes sortent au froid, au vent, à la pluie, au soleil, au risque de l’air de la ville. Agglomèrent le mouvement des passants. Des usagers. Des végétaux et de tous les mouvements non-humains qui habitent un espace de plein air.

Surface minimale : un demi-hectare.
Surface idéale : un hectare et beaucoup plus.
Emplacement : dans et avec une ville

Ce projet pousse sans mur, espace public vert inséré dans la ville, avec un art façonné expressément pour et par ce contexte radical de travail. Le geste initial est à la fois ancestral et contemporain.
La danse se pratique là à ciel ouvert comme un rituel démocratique et laïque, mais se pense à l’heure de l’anthropocène, du féminisme, des réseaux sociaux, du numérique… La multiplicité et la diversité esthétique des actes est versée dans l’unicité de lieu, ce qui permet une synergie évidente : c’est la diversité qui construit la singularité d’un même lieu, lui-même fondé par le mouvement de ses différents acteurs.

[terrain] s’incarne à l’occasion d’invitations à Zürich, Pantin, Lisbonne, Graz, Chabaud-Latour, Lens … Il est un lieu de recherches théoriques et pratiques, qui implique des danseurs, des urbanistes, des architectes, des jardiniers… et bien sûr des gens, plein de gens.

[terrain] est par définition un projet localisé, né d’un contexte particulier… mais son ADN provient du nomadisme chorégraphique, et son développement sera suivi et conçu avec des extensions, des déplacements, des occurrences européennes et internationales variées.

[terrain] produit un haut niveau d’activité, c’est dans l’abondance des actions que ce foyer d’art brûlant est entretenu. »

Boris Charmatz, note d’intention, 2019

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