« Et si la Tate Modern était le Musée de la danse ? » Partant de cette interrogation, la nouvelle collaboration entre la Tate Modern et le Musée de la danse de Rennes dirigé par le danseur et chorégraphe Boris Charmatz, propose une réinvention fictionnelle du musée d’art à travers le prisme de la danse. Plus qu’une simple invitation de la danse dans un musée, cette occupation temporaire est une réflexion sur la façon dont le musée peut être métamorphosé par cette discipline, laissant, le temps de quarante-huit heures, les deux institutions s’entremêler. En investissant les espaces publics et les galeries d’exposition de la Tate Modern, le Musée de la danse met en scène des questions sur la façon dont l’art peut être perçu, exposé et partagé au travers de la danse et de la chorégraphie. Boris Charmatz crée une analogie entre son intervention et une paire de lunettes qui permettrait d’élargir notre perception pour nous aider à traquer ces formes de chorégraphie qui se cachent partout.
Cet événement présente les travaux de Boris Charmatz aux côtés de performances dansées sollicitant directement le visiteur. Le dance-floor ouvert à tous - atelier du Musée de la danse intitulé Adrénaline - investira la Tate sous forme de night-club éphémère. Le cœur de l’institution britannique, le Turbine Hall, accueillera tour à tour cours de danses et performances, installations et démontages, exercices participatifs et fêtes. Les salles des expositions permanentes à l’étage de la Tate recevront la collection de gestes du Musée de la danse avec 20 danseurs pour le XXe siècle et expo zéro, une exposition performée portée par les plus grands artistes et penseurs internationaux, invités à présenter leur vision d’un Musée de la danse.
Quarante-huit heures durant, tous les aspects du musée seront ré-explorés : tant les concepts d’exposition, de collection, d’apprentissage que les choix institutionnels. En prenant le parti de mettre l’accent non pas sur des formes d’arts statiques, mais bien sur la performance en mouvement, ce projet inaugure, au cœur de la Tate Modern, une nouvelle perspective de l’art basée sur le temps.
L’installation et la désinstallation des scènes et des sièges des représentations font partie intégrante de l’exposition, rendant visible la construction active du musée de la danse.
Étant donné les transformations que la Tate Modern est en train de vivre en préparation de l’ouverture du nouveau bâtiment prévu pour 2016, il semble tout à fait pertinent de s’interroger sur l’institution muséale en elle-même et la façon dont l’art la façonne de l’intérieur.
Production : Musée de la danse / Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne – Direction : Boris Charmatz. Association subventionnée par le ministère de la Culture et de la Communication (Direction Régionale des Affaires Culturelles / Bretagne), la Ville de Rennes, le Conseil régional de Bretagne et le Conseil général d’Ille-et-Vilaine.
Tate Modern
Tate Modern, Bankside, Londres
Vendredi 15 et samedi 16 mai 2015 de 12h à 22h
Photo de couverture : © Bortherton Lock, Tate, 2015 / If Tate Modern was Musée de la danse ?